Bartonellose féline ( Maladie de la griffe du chat )

Définition

Maladie causée par une bactérie du genre Bartonella qui infecte les globules rouges des chats en présence de puces.


Physiopathologie :


La transmission entre chats (ou entre un chat et un humain) se fait par les déchets des puces ou par inoculation sanguine directement (produits sanguins contaminés).

Transmission

La transmission d’un chat à un autre (ou à un humain) par simple contact direct ou par le biais d’égratignures, de morsures ou de sécrétions sans contamination par des déchets de puces n’a pas été démontrée.


Signes cliniques
La plupart des chats infectés chroniquement n’ont pas de symptômes.

Symptômes

Chez les chats :

  • Évidence d’infestation par des puces
  • Fièvre pendant 2 à 4 jours après l’inoculation
  • Inflammation locale et enflure au site d’inoculation
  • Augmentation du volume des ganglions lymphatiques
  • Abattement, perte d’appétit
  • Anomalies du système nerveux central : nystagmus (mouvements saccadés des yeux), tremblements, déficits de posture, changements de l’état mental
  • Stomatite (inflammation de la bouche) ou gingivite (surtout si chat infecté du FIV aussi)
  • Uvéite (inflammation d’une partie de l’œil)
  • Infertilité ou morts-nés


Chez les humains :

  • Augmentation du volume des ganglions lymphatiques
  • Fièvre, malaise
  • Perte de poids
  • Douleurs musculaires et articulaires
  • Maux de tête
  • Conjonctivite
  • Éruptions cutanées

Diagnostiques différentiels

Varient selon les symptômes lorsque présents

  • Endocardite bactérienne
  • Autres maladies transmises par les arthropodes
  • Maladies systémiques fongiques
  • Néoplasie (tumoral)
  • Maladie à médiation immunitaire (causée par dérangement du système immunitaire
  • Leucémie féline
  • Virus de déficience immunitaire féline (FIV)
  • Polyarthrite

Tests diagnostiques

Hématologie : en général normale. Parfois légère anémie et augmentation des éosinophiles (globules blancs impliqués lors d’allergies ou de parasitose)

Biochimie : non remarquable

Culture sanguine : méthode la plus fiable pour diagnostiquer de façon définitive une infection à Bartonella. Parfois plusieurs cultures sont nécessaires parce que la bactérie se retrouve dans le sang de façon cyclique. Détection des colonies prend entre 1 semaine et 2 mois.

Tests d’ADN (PCR) : 

  • Résultat positif confirme une infection
  • Résultat négatif n’exclue pas une infection parce que la bactérie est présente dans le sang de façon intermittente.
  • Obtention du résultat plus rapidement qu’avec la culture.



Sérologie : anticorps immunofluorescents (IFA), immunoessai enzymatique (EIA) et Western Blot.

Détectent les anticorps contre la bactérie.

  • IFA et EIA sont de bons «screening tests» pour les chats non-infectés, ie un résultat négatif au test indique que le chat n’est réellement pas infecté dans 89% à 97% des cas. Lors d’une réelle infection active, ces tests vont détecter la bactérie dans seulement environ 40% des cas. De hauts titres d’anticorps (>256) augmentent la probabilité que la culture sera positive.
  • Western blot : mesure les titres d’anticorps également. Les études les plus récentes semblent démontrer que lorsque le test est positif alors on isole plus souvent la bactérie qu’avec le IFA ou le EIA.

 


Cytologie ou biopsies d’organes peuvent révéler la présence d’inflammation, d’augmentation de volume des organes lymphoïdes ou de zones nécrosées dans le foie.

Traitement

Antibiotiques :


Réservé pour les chats ayant des symptômes, ceux habitant avec des personnes immunosupprimées ou lorsque l’euthanasie est la seule alternative au traitement.


Chats atteints de maladies chroniques telles que gingivite, stomatite, uvéite et fièvre récidivante au cas où l’élimination de la bactérie résoudrait la cause possible de ces maladies (relation cause à effet n’est pas prouvée)


Aucun régime d’antibiotiques n’a été prouvé efficace pour éliminer la bactérie mais il a été démontré que certains antibiotiques réduisent le nombre de bactéries dans le sang de chats affectés.

Traitements de support (solutés intraveineux et support nutritionnel):

Nécessaires lors de déshydratation et anorexie pour corriger les déficits et prévenir le développement de problèmes hépatiques (fréquents lors d’anorexie de plus de quelques jours).

Traitement contre les puces :

Le plus important pour débarrasser le chat de ses puces et prévenir la transmission de la bactérie


Prévention


Appliquer les médicaments antipuces aux chats de façon régulière en prévention.

Pour les humains :


Éviter les jeux qui incitent le chat à graffigner ou mordre.
Nettoyer abondamment toute plaie causée par un chat et consulter un médecin en cas d’inflammation, d’enflure des ganglions ou d’écoulement des plaies.
N’adopter que des chats de plus d’un an s’il y a quelqu’un d’immunosupprimé dans la maison.

Pronostique


Bon s’il n’y a aucun symptôme
Mauvais si le chat est infecté du virus de la leucémie féline ou de l’immunodéficience féline, ou s’il a une perte d’appétit prolongée.

Implication santé publique

Zoonose (transmissible aux humains)
20 000 cas de maladie de la griffe du chat (Cat Scratch Disease) aux États-Unis à chaque année

Régions endémiques

L’infection est présente chez 30% des chats en moyenne aux États-Unis. Prévalence plus élevée dans les régions chaudes et humides comme dans les états du sud-est (>60%).
Commentaire/autres espèces
Les chiens peuvent aussi être affectés de Bartonella


Références
Presley, R.H. et Macintire, D.K. Feline Bartonellosis. Standards of Care. Volume 7, numéro 2, Mars 2005.
Nelson, R.W. et Couto, C.G. Small Animal Internal Medicine. 3e édition. Mosby, Inc. P. 1312-1313
Côté, E. Clinical Veterinary Advisor : Dogs and Cats. Mosby, Inc. P. 119-120.