Les conditions respiratoires chez le rat

Les rats sont souvent aux prises avec des problèmes d’ordre respiratoire. C’est probablement la raison numéro un de consultation chez cette espèce animale. La problématique se subdivise en deux syndromes soient : la pneumonie bactérienne et la maladie respiratoire chronique. Les deux conditions sont causées par différents micro-organismes qui attaquent les voies respiratoires supérieures, les voies respiratoires inférieures ou les deux à la fois.

Lors de pneumonie bactérienne, l’agent infectieux nommé Streptococcus pneumoniae est presque toujours incriminé. Cette bactérie peut être très virulente, surtout lorsqu’elle fait équipe avec d’autres microbes comme le virus Sendai et le mycoplasme Mycoplasma pulmonis. Ensemble, ces trois micro-organismes s’allient et causent une infection pulmonaire (système respiratoire inférieur) souvent fulgurante. Les jeunes rats sont plus à risque de développer la condition que les adultes puisque leur système immunitaire est plus faible. Dans le même ordre d’idée, un rat adulte qui aurait un système immunitaire en piètre condition (mauvaise régie, mauvaise alimentation, cancer, maladie rénale…) est également plus à risque. Les signes cliniques peuvent varier entre un écoulement nasal purulent, une difficulté respiratoire marquée par une respiration qu’on décrit comme ‘‘abdominale’’ et parfois une mort subite, c’est-à-dire sans aucun signe précurseur. 

Concernant la maladie respiratoire chronique, elle est également causée par une panoplie de micro-organismes qui colonisent les voies respiratoires supérieures et inférieures. Le microbe principal est le mycoplasme Mycoplasma pulmonis et celui-ci s’allie avec plusieurs autres microbes tels que différents virus (dont le virus Sendai) et plusieurs bactéries (Streptococcus pneumoniae et Corynebactérium kutscheri entre autre). Lorsque pris isolément, chacun des virus ou des bactéries nommées ci-haut ne sont pas très agressifs mais lorsque réunis dans le système respiratoire, les dégâts peuvent êtres considérables. Les signes cliniques les plus fréquents sont des éternuements, des écoulements nasaux, une respiration plus rapide, parfois une perte de poids associée à une diminution de l’appétit, un pelage terne associé à une mauvaise condition générale et un manque de toilettage, la présence de bruits anormaux lors de la respiration… Les rats d’âge moyen à avancé en sont les plus souvent atteints. La condition, comme son nom l’indique, est chronique. Cela signifie que malgré le traitement, une rémission totale est peu probable. Généralement, la médication aide au contrôle des signes cliniques et améliore la qualité de vie de l’animal mais des récidives seront à prévoir tout au cours de sa vie. Il est à noter que l’espérance de vie peut quand même être normale pour les animaux atteints de cette pathologie. 
Lors de la consultation, le vétérinaire examinera votre animal et auscultera ses poumons. Ensuite, des radiographies seront conseillées ainsi que l’analyse d’un échantillon d’écoulement nasal si présent (cytologie). Une fois toute l’information réunie, le médecin sera en mesure de préciser à quelle condition est confronté votre animal de compagnie et ainsi choisir le traitement le plus approprié. 

Pour les cas les plus lourds, l’hospitalisation sera recommandée. Pendant son séjour parmi nous, votre animal recevra peut-être de l’oxygène, des solutés pour rétablir son hydratation, sa température sera contrôlée fréquemment et gérée au besoin, son poids sera supervisé de façon serrée et il sera gavé s’il ne se nourrit pas suffisamment, en plus de l’administration des médicaments prescrits pour la condition respiratoire. Lorsqu’un retour à la maison est envisageable, ou si la condition n’est pas trop critique au départ, vous devrez lui administrer de la médication. Un antibiotique fait partie intégrante de la thérapie et il est parfois nécessaire d’avoir recours à une combinaison de deux antibiotiques. Des anti-inflammatoires seront prescrits au besoin. Ces médicaments sont disponibles à la clinique sous forme de sirop pour vous en faciliter l’usage. Des médicaments en pompe (comme pour les humains) peuvent également être utilisés dans certaines situations. Dans tous les cas, il faudra garder la cage rigoureusement propre car les vapeurs d’ammoniaque dégagées par l’urine sont très irritantes pour le système respiratoire. D’ailleurs, afin de réduire les agressions aux voies respiratoires, de la litière de papier sera recommandée.

Si votre rat peine à respirer, ne le laissez pas en détresse car la situation ne risque que de se détériorer, venez nous voir au plus vite.