Tumeur testiculaire

Généralités

Les tumeurs testiculaires sont fréquentes chez les chiens non castrés. Elles occupent le deuxième rang, après les tumeurs cutanées, des tumeurs les plus fréquentes chez la population canine. Environ 1% des individus sont affectés.

Ce sont généralement les chiens âgés de 11 ans en moyenne qui souffrent de tumeurs testiculaires, quoique certains cas ont été rapportés chez des chiens aussi jeunes que 3 ans.

Certaines races sont prédisposées: le boxer, le colley, le braque de Weimar, le cairn terrier, le pékinois ainsi que le fox terrier.

La position du testicule influence le développement de tumeurs testiculaires. En effet, 21% des animaux atteints ont un testicule qui n'est pas descendu dans le scrotum.

De plus, il a été observé que plus du tiers des tumeurs testiculaires apparaissent dans le testicule situé dans l'abdomen ou le canal inguinal (le canal que le testicule emprunte pour passer de la cavité abdominale au scrotum pendant le développement du chiot).

Finalement, un testicule situé dans l'abdomen comporte 14 fois plus de risque de développer un certain type de tumeur comparativement à un testicule situé dans le scrotum.

Les types de tumeurs testiculaires

Les tumeurs testiculaires représentent 90% des tumeurs des organes génitaux mâles. Elles peuvent affecter différents types de cellules du testicule : les cellules de Sertoli (dont le rôle principal est de nourrir les spermatozoïdes en développement), les cellules de Leydig (qui sécrètent majoritairement la testostérone) et les cellules germinales (qui forment les spermatozoïdes).

Ainsi, il existe 3 types prédominants de tumeurs testiculaires:

  • les tumeurs des cellules de Sertoli (sertolinomes). Elles représentent 34% des tumeurs testiculaires;
  • les tumeurs des cellules de Leydig (leydigomes). Elles représentent 27% des tumeurs testiculaires;
  • les tumeurs des cellules germinales (séminomes). Elles représentent 31% des tumeurs testiculaires.

Les sertolinomes apparaissent généralement comme une masse dense et blanche, plus ou moins bosselée, avec des zones de nécrose (mort tissulaire) et d'hémorragie à l'intérieur.

Les leydigomes, quant à eux, ont plutôt l'apparence de petites masses molles et faciles à écraser, aux contours nets.

Enfin, les séminomes sont des petites tumeurs qui se retrouvent généralement à l'extrémité du testicule affecté et dont l'organisation tissulaire est uniforme et homogène.

Bien sûr, il existe aussi une grande variété de tumeurs mixtes dont la fréquence relative reste limitée.

Tumeur bénigne ou maligne?

Les tumeurs testiculaires sont souvent bénignes. Par contre, 10 à 14% des sertolinomes sont malins et 6 à 10% des séminomes le sont également. Les leydigomes ne sont que très rarement malins.

Les métastases se retrouvent principalement au niveau des noeuds lymphatiques abdominaux ainsi que dans le foie, la rate, les poumons, le médiastin (région du thorax située entre les poumons et le coeur), le cerveau, le pancréas et le rein.

Les symptômes

Il existe de nombreux symptômes qui sont communs aux différents types de tumeurs testiculaires, entre autres l'hypertrophie testiculaire (augmentation de la taille du testicule), la modification de la consistance du testicule et l'infertilité.

Des signes spécifiques, selon le type de cellules affectées, existent également.

Les signes communs aux différents types de tumeur

Bien que l'augmentation de la taille d'un testicule permette de soupçonner la présence d'une tumeur, cette augmentation de taille n'est pas présente dans tous les cas. En effet, seulement un quart des séminomes et la moitié des sertolinomes entraînent l'hypertrophie du testicule. De plus, lorsque présente, son apparition tend à se faire très lentement. 

La modification de consistance d'un testicule peut être un autre indice permettant de soupçonner la présence d'une tumeur. Par exemple, la présence d'une masse peut causer une induration du testicule.

Par contre, un testicule mou, voire plus petit, est souvent observé lorsqu'une tumeur sécrétant des hormones est présente dans l'autre testicule.

Finalement, la qualité de la semence peut être affectée par la présence d'une tumeur testiculaire.

Les signes particuliers aux différents types de tumeur

Selon le type de tumeur présente, les chiens peuvent présenter un syndrome de féminisation ainsi qu'une augmentation de la taille de la prostate ou l'infiltration de cette glande par des cellules tumorales provenant du testicule. 

De plus, bien que cette hypothèse soit controversée, il semble que les leydigomes peuvent parfois causer l'apparition de circumanalomes (tumeur des glandes situées en périphérie de l'anus).

Pour en connaître davantage sur l'hyperplasie bénigne de la prostate, nous vous invitons à consulter le lien suivant:

http://monvet.com/fr/fiche-informative/952/hyperplasie-benigne-de-la-prostate

Le diagnostic

Lorsqu'une anomalie est observée au niveau d'un testicule, il est recommandé de procéder à divers examens afin de préciser la nature de la tumeur et de déterminer si des métastases sont présentes. Ces tests permettent de mieux adapter le traitement et d'établir un pronostic le plus juste possible.

Pour explorer l'aspect des testicules et confirmer la présence d'une tumeur, on peut avoir recours à l'échographie. 

L'examen échographique de l'abdomen est utile, quant à lui, pour localiser un testicule qui ne serait pas descendu dans le scrotum et pour déceler la présence de métastases.

Le traitement

En l'absence de généralisation du cancer, il suffit de procéder à la castration des deux testicules. 

Pour un animal reproducteur, on peut enlever seulement le testicule tumoral.

La chimiothérapie est indiquée en présence de métastases.

Le syndrome de féminisation disparait habituellement en moins d'un mois dans 63% des cas, en un à deux mois dans 25% des cas et en plus de deux mois dans 12% des cas.

 

RÉFÉRENCE:

FONTAINE, Emmanuel, m.v., MSc, PhD, Diplomate of the European College of Animal Reproduction, Royal Canin Canada. Cas cliniques de pathologie de la reproduction: Affections prostatiques, testiculaires et du pénis. 2018.