Le polyomavirus chez les oiseaux est un micro-organisme viral largement répandu parmi les espèces aviaires. Ce virus peut causer des dommages considérables, en particulier dans les élevages et les foyers où cohabitent plusieurs oiseaux. Les oisillons sont plus vulnérables et les conséquences peuvent être désastreuses, pouvant même décimer un élevage entier. De plus, les oiseaux adultes peuvent être porteurs de la maladie et ainsi transmettre le polyomavirus à d’autres individus. En raison de son impact sur la santé des oiseaux, il est essentiel de comprendre ses modes de transmission et ses symptômes afin de mettre en place des mesures préventives efficaces.
Transmission : un virus hautement contagieux
Les particules virales sont excrétées par les oiseaux infectés dans la poudre des plumes, les selles et les sécrétions du jabot. La contamination se fait principalement par inhalation ou ingestion de ces particules. De ce fait, la période d’incubation du polyomavirus est courte, variant de quelques jours à deux semaines, ce qui favorise une propagation rapide. Il est donc essentiel de limiter les contacts entre oiseaux non testés et d’assurer une hygiène stricte de leur environnement.
Signes cliniques : reconnaître la maladie

Ce virus peut infecter tous les psittacidés. Cependant, certaines espèces comme les perruches ondulées, les aras, les éclectus, les conures et les inséparables, y sont particulièrement sensibles. Les jeunes oiseaux développent généralement des symptômes plus sévères.
- Chez les perruches ondulées : Cette infection est connue sous le nom de maladie de sevrage. Le taux de mortalité peut atteindre 100 % chez les individus de moins de 20 jours. Les oisillons malades présentent des anomalies de croissance des plumes, des hémorragies cutanées, des tremblements et une distension abdominale due à la présence de liquide ou à un foie hypertrophié. Ceux qui survivent peuvent souffrir d’anomalies persistantes des plumes, notamment l’absence de duvet et une déformation des plumes de queue et d’ailes. Contrairement à la maladie du bec et des plumes, ces anomalies disparaissent généralement lors de la mue suivante. Cependant, ces oiseaux restent porteurs du polyomavirus et peuvent contaminer leur environnement de façon intermittente.
- Chez les autres espèces : Les jeunes nourris à la main sont particulièrement vulnérables. Ils peuvent présenter un retard dans la vidange du jabot, une coloration jaunâtre des urates, des ecchymoses cutanées et des anomalies du plumage. De plus, les infections aiguës entraînent souvent une mortalité élevée chez les jeunes. Chez les adultes, la majorité des oiseaux ne présentent aucun symptôme. Toutefois, certains peuvent développer des troubles neurologiques ou des affections rénales (glomérulopathies). Cette maladie affaiblit également le système immunitaire, augmentant ainsi le risque de contracter d’autres infections.
Diagnostic : une approche rigoureuse
Le diagnostic du polyomavirus repose sur la détection de l’ADN viral dans le sang et les fientes. Cependant, un test négatif ne garantit pas l’absence de la maladie, car l’excrétion du virus est intermittente. Ainsi, en cas de forte suspicion, il est recommandé de retester l’oiseau après 90 jours. Deux tests positifs dans les selles à 90 jours d’intervalle confirment qu’un oiseau est porteur chronique du virus.
Des tests sérologiques existent pour détecter la présence d’anticorps, mais ils ne sont pas disponibles en routine. En effet, la détection d’anticorps indique qu’un oiseau a été exposé au virus, mais elle ne permet pas de déterminer s’il excrète encore le polyomavirus.
Mesures à prendre en cas de test positif
Si un oiseau est testé positif au polyomavirus, plusieurs précautions doivent être mises en place :
- Isolation : Placez l’oiseau en quarantaine pendant trois mois avant de réaliser un second test.
- Surveillance des contacts : Les oiseaux ayant été en contact avec l’individu infecté doivent également être isolés et surveillés.
- Désinfection de l’environnement : Nettoyez soigneusement la cage et les accessoires avec des désinfectants efficaces tels que l’eau de Javel, l’Oxyfresh, l’éthanol ou des produits à base de phénols et de chlore.
- Gestion à long terme : En cas de test positif répété, l’oiseau doit être maintenu isolé pour éviter la propagation du virus. Une surveillance régulière des symptômes est donc nécessaire.
Il est essentiel de se rappeler que les humains, ainsi que les objets en contact avec l’oiseau infecté, peuvent transporter le virus et le transmettre involontairement. Par conséquent, il est crucial d’éviter tout contact avec d’autres oiseaux.
Traitement : des options limitées
À ce jour, il n’existe aucun traitement curatif pour le polyomavirus chez les oiseaux. Les soins de support, tels que la chaleur, l’alimentation assistée, la fluidothérapie et les antibiotiques de couverture, sont les seules solutions disponibles pour améliorer le confort des oiseaux infectés.
Prévention : les meilleures pratiques
Aucune vaccination contre le polyomavirus n’est actuellement disponible au Québec. Ainsi, la prévention repose sur des mesures strictes :
- Gestion des élevages : Maintenir un élevage clos, sans introduction de nouveaux oiseaux, est la meilleure protection.
- Dépistage systématique : Tester tout nouvel oiseau avant son introduction dans un élevage ou un foyer est essentiel.
- Respect des quarantaines : Isoler tout nouvel arrivant pendant plusieurs semaines afin d’éviter toute contamination.
Le test du polyomavirus fait partie du panel des quatre principales maladies aviaires, aux côtés de la chlamydiose, de la maladie du bec et des plumes et de la maladie de Pacheco.
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