
Fréquence et facteurs de risque
Les tumeurs mammaires représentent environ un tiers des tumeurs diagnostiquées chez les chats. Elles touchent principalement les femelles non stérilisées ou stérilisées tardivement, avec un pic d’apparition autour de 10 ans. Les jeunes animaux et les mâles sont rarement affectés.
Une chatte fertile a un risque accru de développer ces tumeurs, bien que l’effet protecteur de la stérilisation reste incertain après un certain âge. Néanmoins, une stérilisation précoce maximise ses chances d’éviter cette pathologie.
De plus, l’utilisation antérieure d’hormones pour supprimer les chaleurs constitue un facteur de risque en favorisant des modifications cellulaires pathologiques. Malheureusement, lors du diagnostic, plus de 80 % des tumeurs mammaires chez la chatte sont malignes.
Signes cliniques
L’examen physique révèle plusieurs anomalies possibles :
- Masses fermes et nodulaires : dans plus de 50 % des cas, plusieurs glandes mammaires sont touchées.
- Localisation variable : les tumeurs peuvent apparaître sur toute la chaîne mammaire.
- Taille variable : de quelques millimètres à plusieurs centimètres.
- Fixation tissulaire : certaines masses sont adhérentes aux tissus profonds et non mobiles.
- Ulcération cutanée : présente dans environ 25 % des cas.
- Sécrétions anormales : possible à partir des mamelons affectés.
- Augmentation des ganglions lymphatiques : axillaires ou inguinaux.
- Cachexie : observée dans les cas avancés.
Le reste de l’examen clinique est généralement normal.
Diagnostic des tumeurs mammaires
La biopsie excisionnelle est la méthode de choix pour confirmer le diagnostic. Cette intervention chirurgicale permet d’extraire la tumeur et de l’analyser en laboratoire.
Une alternative, l’examen cytologique par aspiration à l’aiguille fine, offre des résultats souvent imprécis. Cette technique consiste à prélever des cellules tumorales pour analyse microscopique.
Avant toute chirurgie, des radiographies thoraciques sont recommandées pour détecter d’éventuelles métastases pulmonaires, car les tumeurs malignes se propagent fréquemment aux poumons.
Options de traitement
Le traitement principal repose sur l’excision chirurgicale des tissus tumoraux. Plusieurs techniques existent :
- Excision locale : ablation des nodules tumoraux isolés.
- Mastectomie simple : retrait d’une glande mammaire atteinte.
- Mastectomie radicale : ablation de plusieurs glandes mammaires.
Si la chatte est encore fertile, la stérilisation peut être envisagée en même temps. Toutefois, les études montrent qu’il n’y a pas d’effet significatif sur la survie entre les chattes stérilisées avant ou au moment de la mastectomie par rapport à celles qui ne l’ont pas été.
Pronostic et suivi
L’évolution post-chirurgicale varie selon plusieurs facteurs :
- Adénocarcinome mammaire : la tumeur maligne la plus fréquente.
- Envahissement des vaisseaux sanguins et lymphatiques : indicateur d’un pronostic réservé.
- Différenciation cellulaire : plus les cellules sont dédifférenciées, plus l’évolution est agressive.
- Taille tumorale : un meilleur pronostic est observé si la tumeur mesure moins de 2 cm.
Après l’intervention, une chimiothérapie peut être recommandée pour améliorer la durée de survie et limiter les risques de récidive.
En somme, une détection précoce et une prise en charge rapide sont essentielles pour optimiser le pronostic des chattes atteintes de tumeurs mammaires.