Instabilité atlanto-axiale

Cette condition aussi appelée luxation ou malformation atlanto-axiale consiste en une instabilité de l’articulation entre les deux premières vertèbres cervicales (atlas et axis). Il en résulte une compression de la moelle épinière à ce niveau, de la douleur et des degrés variables d’atteinte neurologique. 

L’instabilité est causée à la base par une malformation de l’axis (2e vertèbre cervicale) et/ou un manque de support des ligaments reliant les 2 vertèbres entre-elles. Il est possible qu’un trauma mineur provoque la luxation des vertèbres et ainsi précipite l’apparition des signes cliniques évocateurs de la condition. 

Une malformation congénitale est souvent en cause chez les petites races de chiens telles les Caniches toys ou miniatures, Poméraniens, Yorkshire Terriers, Chihuahua et Pékinois. Ces chiens ont en général moins de 2 ans lors du diagnostic initial. On la retrouve rarement chez les chiens de grandes races et les chats.

Signes cliniques

Les signes cliniques les plus communément observés sont les suivants : 
- Douleur cervicale; 
- Garde la tête basse; 
- Ataxie (marche croche); 
- Tétraparésie (faiblesse des 4 membres) légère à modérée et progressive.

Rarement la condition évoluera vers la paralysie et une compression sévère de la moelle épinière qui causera une paralysie respiratoire et la mort.

À l’examen, nous observons les déficits neurologiques suggestifs d’une lésion au niveau de la moelle épinière entre C1 et C5 (région cervicale) ainsi que de la douleur dans cette région. 

Pour établir un diagnostic, des radiographies devront être prises, idéalement sans anesthésier le patient de crainte d’empirer la compression de la moelle dû à la relaxation des muscles. Des anomalies des 2 premières vertèbres ainsi qu’un espace élargi entre celles-ci pourront être notées. Si les premières radiographies sont non concluantes, il pourra être nécessaire d’en répéter sous anesthésie générale en mettant un support pour le cou au préalable (gros bandage pour soutenir le cou et éviter les flexions ou rotations excessives). Des techniques d’imagerie plus avancées peuvent aider au diagnostic mais ne sont généralement pas nécessaires (cT-scan, résonnance magnétique).

Traitement

Les buts du traitement sont de stabiliser l’articulation affectée, améliorer la condition neurologique ou éviter qu’elle ne s’aggrave ainsi qu’enrayer la douleur. 

En premier lieu, l’animal devra être restreint en cage. Afin de stabiliser la région cervicale, un bandage rembourré devra être installé et il va sans dire que le collier sera à proscrire. En phase aiguë, une médication anti-inflammatoire sera prodiguée. 

Pour le traitement à long terme, la chirurgie est la méthode de choix afin de stabiliser définitivement l’articulation en cause. Dans certains cas plus légers, une orthèse et un degré d’activité restreint pourront être palliatifs mais ce n’est pas la méthode de choix. Cependant, les muscles du cou s’atrophieront (deviendront faibles) et ceci augmentera les risques de trauma lorsque l’orthèse sera enlevée.

Pronostic

Pronostic réservé avec le traitement médical car il n’y a pas de correction définitive de l’instabilité et il y aura récurrence. 

Le succès de la chirurgie dépend de l’âge de l’animal à l’apparition des signes cliniques, de la durée de ceux-ci ainsi que du degré d’atteinte neurologique avant l’opération : 
- Meilleur pronostic si l’animal avait moins de 24 mois lors de l’apparition des symptômes, si les signes sont présents depuis moins de 10 mois et s’il n’y a pas ou très peu de déficits neurologiques (démarche normale ou légèrement ataxique); 
- Taux de succès du traitement chirurgical aux alentours de 70 à 75%. 

Les animaux affectés ne devront pas être reproduits afin d’éviter que la condition soit transmise aux descendants.




Références : 
Côté, Étienne, Clinical veterinary advisor Dogs and Cats, Mosby, Missouri, 2007, pp.93-94. 
Nelson, Richard W. and C. Guillermo Couto, Small Animal Internal Medicine, 3rd ed., Mosby, Missouri, 2003, pp. 1046-1047.