L’anémie hémolytique à médiation immunitaire (AHMI) est une maladie courante chez les chiens, bien qu’elle puisse également affecter les chats. Elle se caractérise par la destruction prématurée des globules rouges, ce qui perturbe le transport d’oxygène dans tout le corps. Cela peut avoir des conséquences graves si non traité.
Signes Cliniques de l’AHMI
Les animaux atteints de l’AHMI montrent des signes variés. Parmi les plus fréquents, on trouve la faiblesse, la perte d’appétit (ou anorexie), les vomissements et l’ictère (jaunissement des muqueuses). De plus, l’urine devient souvent foncée. Dans certains cas, des symptômes plus graves peuvent apparaître, tels que la dyspnée, un collapse cardiovasculaire ou des signes neurologiques.
Lors de l’examen physique, le vétérinaire peut détecter des muqueuses pâles, une augmentation de la fréquence cardiaque et respiratoire, ainsi qu’un souffle cardiaque. L’augmentation du volume de la rate (splénomégalie) et du foie (hépatomégalie) est également courante.
Les Causes de l’AHMI
L’AHMI résulte principalement d’une destruction excessive des globules rouges. Cette maladie touche plus souvent les chiens, bien que certains chats puissent également être affectés. Les races les plus prédisposées sont l’épagneul cocker, le caniche miniature, le setter irlandais, le colley et d’autres.
L’AHMI peut apparaître sans cause apparente dans 75% des cas chez les chiens, bien que des facteurs sous-jacents existent souvent. Par exemple, des cancers (notamment les lymphomes) sont fréquemment à l’origine de la maladie chez les chiens. Chez les chats, les infections virales comme la leucémie féline, les parasites et les troubles du système immunitaire sont des causes possibles.
De plus, l’AHMI peut être provoquée par des médicaments, des toxines, des transfusions sanguines ou même des piqûres d’abeilles.
Diagnostic de l’AHMI : Comment l’identifier?
Le diagnostic de l’AHMI nécessite des tests spécialisés pour écarter d’autres causes d’anémie. Ainsi, il faut exclure des troubles tels que les pertes de sang, les anomalies de la moelle osseuse, ou encore des maladies chroniques. Un diagnostic précis repose sur l’analyse des cellules sanguines (hématologie), une biochimie sanguine, des tests de coagulation, ainsi que des tests comme l’autoagglutination et le test de Coombs.
En fonction des signes cliniques et des antécédents de l’animal, des examens d’imagerie (radiographie, échographie) sont utilisés pour vérifier la présence d’un cancer. Si nécessaire, des tests viraux ou parasitaires peuvent aussi être effectués pour confirmer le diagnostic.
Traitement de l’AHMI : Options et Perspectives
Le traitement de l’AHMI repose sur des thérapies immunosuppressives qui visent à limiter la destruction des globules rouges. Ces traitements sont essentiels pour éviter des complications graves, telles que les thromboembolies. Parfois, des anticoagulants sont prescrits pour prévenir ces complications.
Une fluidothérapie peut être nécessaire pour maintenir une perfusion sanguine adéquate, en particulier si l’animal présente des signes de détresse cardiovasculaire. Des protecteurs de muqueuse gastrique sont également recommandés afin de prévenir les effets secondaires du traitement immunosuppresseur, notamment les irritations gastro-intestinales.
Dans les cas graves, des transfusions de globules rouges ou d’oxyhémoglobine peuvent être nécessaires pour stabiliser l’animal en détresse. En fonction de la cause sous-jacente, des antibiotiques ou des traitements contre le cancer peuvent également être envisagés.
Taux de Mortalités et Rechutes
Malgré un traitement adéquat, le taux de mortalité chez les chiens souffrant d’anémie hémolytique à médiation immunitaire reste relativement élevé, entre 40% et 60%. Bien que certains chiens puissent se rétablir, beaucoup feront des rechutes dans l’année suivant l’arrêt du traitement. Par conséquent, un suivi médical rigoureux et un traitement à long terme sont souvent nécessaires.

Points à retenir :
- Signes cliniques : faiblesse, anorexie, ictère, urine foncée, dyspnée, collapse, symptômes neurologiques.
- Causes sous-jacentes : cancers, infections virales, parasites, médicaments, toxines.
- Diagnostic : tests sanguins, imagerie, tests parasitaires et viraux.
- Traitement : immunosuppresseurs, anticoagulants, fluidothérapie, transfusion de globules rouges.
- Pronostic : taux de mortalité élevé, risque de rechutes, traitement à long terme.