Qu’est-ce qu’une convulsion?
Une convulsion est une décharge électrique anormale dans le cerveau. Il en existe plusieurs types avec des termes spécifiques. Le terme épilepsie désigne les convulsions récurrentes d’origine cérébrale. La plupart du temps, les convulsions chez les chats sont plus subtiles que chez les chiens et l’humain.
- Épilepsie idiopathique : rare chez les chats, elle se manifeste sans autre symptôme ni lésion visible du cerveau.
- Épilepsie symptomatique : plus courante, elle résulte d’une lésion cérébrale identifiable.
- Épilepsie symptomatique probable : suspicion de lésion sans preuve formelle.
- Convulsions groupées : survenue de plusieurs crises en moins de 24 heures.
- Status epilepticus : convulsions continues ou à intervalles très rapprochés, sans récupération.
Types de convulsions
L’apparence clinique varie selon le site de l’hyperactivité neuronale. Une convulsion focale affecte une région définie du cerveau, tandis qu’une convulsion généralisée implique les deux hémisphères. Une fréquence accrue des convulsions augmente les dommages neuronaux, rendant le cerveau plus sensible aux crises futures.
Chez les chats, les convulsions sont souvent focales. On observe des mouvements involontaires du visage (paupières, moustaches, oreilles), des tremblements, des mouvements asymétriques des pattes, une piloérection (poils dressés) et une dilatation des pupilles. Certains chats courent de manière désordonnée et heurtent des objets.
Dans une convulsion généralisée tonique-clonique, le chat perd conscience et s’effondre. Ses muscles se contractent en mouvement de pédalage symétrique et rythmé, avec hyperextension du cou. Cette crise peut s’accompagner de salivation, miction, défécation, morsure de la langue et arrachage des griffes.
Causes des convulsions
Il est essentiel d’identifier la cause pour adapter le traitement. Les convulsions peuvent être extracrâniennes (provoquées par un déséquilibre dans l’organisme) ou intracrâniennes (dysfonctionnement cérébral direct).
- Causes extracrâniennes : toxines, hypoglycémie, hypocalcémie, hypertension, maladies hépatiques.
- Causes intracrâniennes : malformations congénitales, maladies métaboliques, tumeurs, infections, traumatismes, intoxications, maladies vasculaires.
L’âge du chat lors de sa première crise, le type et la fréquence des convulsions orientent le diagnostic. Par exemple :
- Maladies métaboliques : convulsions généralisées.
- Intoxications : hyperexcitabilité, tremblements précédant la crise, risque de décès.
- Lésions focales : asymétrie dans les mouvements.
- Débalancements hormonaux : hypoglycémie, insuffisance rénale, maladie hépatique.
Diagnostic des convulsions
Le diagnostic repose sur :
- Examen physique et neurologique.
- Analyses sanguines : elles détectent des anomalies comme une hausse des globules rouges, une baisse de glucose ou des déséquilibres calciques.
- Analyse du liquide céphalorachidien : identifie parfois un agent pathogène.
- Imagerie médicale : radiographies thoraciques et échographies abdominales pour déceler des tumeurs ou anomalies pulmonaires. La résonance magnétique permet d’identifier précisément une lésion cérébrale.

Traitements des convulsions chez les chats
L’approche thérapeutique varie selon la fréquence des crises. Si le chat est en bonne santé entre les crises et qu’elles surviennent tous les 6-8 semaines ou plus, aucun traitement n’est nécessaire. En revanche :
- Traitement anticonvulsivant : le phénobarbital est le médicament de choix. Administré deux fois par jour, il peut provoquer une sédation, une augmentation de la faim, de la soif et de la production d’urine. Ces effets diminuent avec le temps.
- Hospitalisation : en cas de convulsions groupées ou status epilepticus, l’animal est sous surveillance et reçoit des fluides et médicaments par voie intraveineuse.
- Traitement d’urgence : en cas de crise en cours, administration de valium intraveineux, suivi d’une perfusion continue ou d’une dose importante de phénobarbital.
Suivi et pronostic
Deux semaines après le début du traitement, un dosage sanguin de phénobarbital est nécessaire, suivi d’un contrôle après chaque ajustement de dose. Un bilan des globules blancs et des plaquettes est recommandé 4-6 semaines après le début du traitement pour détecter une hypersensibilité.
Si l’épilepsie est symptomatique et que la cause est guérie, l’arrêt progressif du traitement sur 6 mois est envisageable. En revanche, en cas d’épilepsie idiopathique, le chat devra suivre un traitement à vie.
Enfin, des alternatives au phénobarbital existent si celui-ci ne suffit pas à réduire la fréquence des crises. Le pronostic dépend de la cause sous-jacente et de la réponse au traitement.