
Qu’est-ce que la péritonite infectieuse féline ?
La péritonite infectieuse féline (PIF) est une maladie virale grave qui affecte principalement les chats de race pure âgés de 6 mois à 2 ans vivant en collectivité. Elle résulte d’une mutation du coronavirus félin (FCoV), habituellement bénin, qui devient pathogène chez certains chats.
Modes de transmission du coronavirus félin
Le FCoV se transmet par voie fécale-orale, notamment via les bacs à litière contaminés. La transmission par la salive, lors du toilettage, est possible mais moins fréquente. L’infection est très répandue en chatterie et dans les foyers regroupant plusieurs chats.
Facteurs de risque de la PIF
Certains facteurs augmentent le risque de développer la PIF :
- Âge : Les chats de moins de 2 ans sont les plus vulnérables.
- Races prédisposées : Bengal, British Shorthair, Persan, Cornish Rex et Sacré de Birmanie.
- Prédisposition génétique : Certaines lignées sont plus touchées.
- Conditions de vie : Vivre en chatterie ou refuge augmente les risques.
- Stress : Adoption, stérilisation ou mise en pension peuvent affaiblir l’immunité.
- Immunosuppression : Les infections concomitantes aggravent le risque.
- Introduction de nouveaux chats : L’arrivée d’un nouvel individu augmente le stress et la transmission du virus.
- Porteurs chroniques de FCoV : Certains chats excrètent le virus longtemps, infectant les autres.
Symptômes de la PIF
La PIF existe sous deux formes :
- Forme humide (exsudative) : Accumulation de liquide dans l’abdomen (ascite) ou la cage thoracique. Elle entraîne distension abdominale et difficultés respiratoires.
- Forme sèche (non exsudative) : Lésions granulomateuses sur plusieurs organes. Les signes incluent fièvre fluctuante, perte de poids, anorexie et dépression.
Avancées récentes dans le diagnostic de la PIF
Le diagnostic de la PIF a toujours été complexe en raison de la diversité des symptômes et de l’absence de test spécifique unique. Cependant, plusieurs avancées permettent aujourd’hui d’améliorer la détection de la maladie de manière plus rapide et moins invasive :
- Tests moléculaires rapides : Le kit Astéria® Feline Coronavirus, lancé en 2024, utilise la technologie LAMP pour détecter la présence du coronavirus félin en 40 minutes.
- RT-PCR quantitative : Permet d’évaluer la charge virale et d’estimer la contagiosité du chat, bien que la détection du FCoV seul ne suffise pas à confirmer la PIF.
- Dosage de l’AGP sérique : Un taux élevé de glycoprotéine acide alpha-1 est souvent observé chez les chats atteints de PIF. Cet indicateur est un outil complémentaire utile.
- Analyse du liquide abdominal ou thoracique : Chez les chats présentant une forme humide, l’analyse du liquide d’épanchement par cytologie et RT-PCR permet d’orienter fortement le diagnostic.
Diagnostic définitif : histopathologie et immunohistochimie
Le diagnostic de certitude de la PIF repose sur l’examen histopathologique des tissus affectés. Cette analyse est réalisée soit sur biopsie, soit lors d’une nécropsie. L’immunohistochimie (IHC), qui détecte les antigènes viraux dans les tissus, confirme la présence du virus dans les lésions.
Bien que cet examen soit le « gold standard », il reste invasif et n’est pas réalisable sur les chats en vie sans biopsie chirurgicale. Ainsi, les vétérinaires privilégient souvent un diagnostic présomptif basé sur l’ensemble des tests disponibles, en particulier chez les chats répondant positivement aux nouveaux traitements antiviraux.
Traitement de la PIF : une avancée majeure
La PIF était autrefois incurable, mais de nouveaux traitements antiviraux offrent de réelles chances de guérison.
- GS-441524 : Dérivé du remdésivir, il a prouvé son efficacité sur de nombreux chats. Ce traitement est désormais légal dans plusieurs pays.
- Administration orale : Le GS-441524 existe en comprimés, facilitant son usage par rapport aux injections. Le protocole dure 12 semaines, avec une adaptation selon l’évolution clinique.
- Nouveaux antiviraux : Le molnupiravir (EIDD-1931) est en phase d’évaluation. Des recherches sont nécessaires pour valider son efficacité.
Tout traitement doit être supervisé par un vétérinaire pour garantir son efficacité et limiter les effets secondaires.
Prévention de la Péritonite infectieuse féline
Réduire la transmission du FCoV est essentiel. Voici les meilleures mesures préventives :
- Hygiène stricte : Nettoyer régulièrement les bacs à litière et désinfecter les surfaces.
- Réduction du nombre de chats par foyer pour limiter la propagation.
- Éviter le stress : Prévenir les situations anxiogènes (adoption, pension, cohabitation conflictuelle).
- Vaccination : Un vaccin intranasal existe, mais son efficacité reste controversée. Il n’est pas recommandé pour les chats à faible risque.
Pour plus d’informations ou pour une consultation vétérinaire, n’hésitez pas à nous contacter.