Qu’est-ce que la Lipidose Hépatique?
La lipidose hépatique chez le chat est une affection du foie touchant principalement ceux en surpoids. Elle survient lorsque l’animal cesse de s’alimenter, forçant l’organisme à utiliser ses réserves de graisse comme source d’énergie. Ce processus surcharge le foie, qui devient incapable de traiter efficacement les lipides, entraînant une accumulation excessive de graisse et une insuffisance hépatique.
Lorsque le foie ne fonctionne plus correctement, il ne peut plus éliminer les toxines du sang, ce qui provoque un malaise généralisé. Le chat perd alors encore plus d’appétit, maigrit, peut présenter des vomissements et une déshydratation. Dans les cas graves, des complications neurologiques et des troubles de la coagulation peuvent apparaître, avec un risque vital accru.
Causes de la Lipidose Hépatique
Cette maladie peut apparaître sans cause apparente, mais elle est souvent liée à une condition sous-jacente ayant provoqué l’anorexie du chat. Parmi les causes possibles, on retrouve :
- Maladies hépatiques (tumeurs, inflammations, infections, calculs biliaires)
- Maladies intestinales (obstruction, tumeur, infiltration inflammatoire)
- Pancréatite
- Maladies urinaires (insuffisance rénale, infections)
- Maladies neurologiques
- Infections virales ou parasitaires (PIF, FeLV, FIV, toxoplasmose)
- Hyperthyroïdie
- Intoxications
Diagnostic de la Lipidose Hépatique

Le diagnostic repose sur les symptômes observés par le propriétaire et l’examen physique, notamment la présence de jaunisse (ictère) et d’ascite (accumulation de liquide dans l’abdomen). Pour confirmer la maladie et en identifier la cause, plusieurs tests sont recommandés :
- Bilan sanguin complet (incluant le dosage des hormones thyroïdiennes chez les chats de plus de 6 ans)
- Mesure des sels biliaires
- Analyse d’urine
- Tests de dépistage FeLV et FIV
- Radiographie et échographie abdominales
- Biopsies du foie, souvent nécessaires pour un diagnostic définitif
Traitement de la Lipidose Hépatique
Le foie possède une capacité de régénération importante si la cause sous-jacente est traitée. Le traitement repose sur plusieurs axes :
- Corriger la déshydratation et les débalancements électrolytiques
- Arrêter le catabolisme des graisses en assurant une alimentation suffisante
- Soutenir la fonction hépatique et prévenir les complications
- Contrôler les infections et les troubles associés
Alimentation et Gestion Nutritive
L’arrêt de la destruction des tissus graisseux passe par une alimentation adaptée et régulière. Le chat doit ingérer une nourriture riche en calories et en quantité suffisante. Comme il risque de refuser de manger spontanément, une sonde d’alimentation (placée dans l’œsophage ou l’estomac sous anesthésie) est souvent recommandée.

Avantages de la Sonde Alimentaire :
- Assurer un apport nutritionnel suffisant
- Favoriser une réalimentation progressive en plusieurs petits repas
- Permettre l’administration facile de la médication
Protocole de Réalimentation :
- Jour 1 : 25 % des besoins nutritionnels
- Jour 2 : 50 %
- Jour 3 : 75 %
- Jour 4 : 100 %
Si l’animal tolère mal l’alimentation, l’augmentation des portions se fera à un rythme plus lent (+10 % par jour). Un intervalle d’au moins 2 heures entre les repas est essentiel pour prévenir les complications gastriques.
Entretien de la Sonde :
- Passer la nourriture au mixeur et tamiser pour éviter les obstructions
- Rincer le tube avec 5 ml d’eau tiède avant et après chaque repas
- Si le tube se bouche, essayer avec une petite quantité de cola
- En cas d’obstruction persistante, consulter un vétérinaire
Alternatives à la Sonde
Si la pose d’un tube gastrique n’est pas envisageable, l’alimentation par seringue peut être une option, en respectant les mêmes portions et fréquences. Cependant, ce méthode peut être stressante pour l’animal et augmente le risque de fausse déglutition.
Traitement Complémentaire
- Fluidothérapie intraveineuse pour corriger la déshydratation
- Antibiotiques à large spectre pour prévenir les infections
- Anti-nauséeux et anti-vomitifs pour limiter l’acidité gastrique
- Vitamine K pour prévenir les troubles de coagulation
- Médicaments hépato-protecteurs pour soutenir la fonction du foie
- Stimulation physique et interaction sociale pour améliorer le bien-être du chat
Pronostic et Suivi
Le pronostic de la lipidose hépatique chez le chat varie selon la gravité de la condition et la réactivité au traitement. Pour une lipidose hépatique primaire, les chances de survie sont de 80-85 % si un traitement agressif incluant une sonde est mis en place. En l’absence de cette intervention, le taux de survie chute sous 15 %.
Lorsqu’une cause sous-jacente est présente, le pronostic est plus réservé (à environ 50 %). Des réévaluations régulières sont essentielles pour ajuster l’alimentation et les traitements en fonction de l’évolution du chat.
Si votre chat présente des signes de lipidose hépatique, contactez rapidement votre vétérinaire pour une prise en charge optimale.