Pneumonie par aspiration

Chats   Pneumonie par aspiration

Diagnostic de la pneumonie par aspiration

Pour établir un diagnostic de pneumonie par aspiration nous nous basons sur l’historique médical rapporté par les propriétaires, les symptômes observés et l’examen radiographique des poumons. En général, les lésions sont principalement localisées dans les lobes pulmonaires situés à l’avant de la cage thoracique.

Des analyses sanguines permettent parfois d’observer une augmentation ou une diminution des cellules inflammatoires dans le sang. Cependant, leur absence n’exclut pas une pneumonie. La confirmation d’une infection repose sur la culture microbienne d’échantillons prélevés dans les voies pulmonaires. Pour cela, un lavage trachéal ou un lavage bronchoalvéolaire est effectué.

Le lavage trachéal peut être réalisé de deux façons :

  • Sans anesthésie ou sous légère sédation : une aiguille est insérée entre deux anneaux de la trachée, et une solution saline est injectée. La toux induite permet de récupérer des sécrétions pour analyse.
  • Sous anesthésie générale : un tube est inséré dans la trachée, et la solution saline est administrée. Cette méthode protège les voies respiratoires en cas de régurgitation, mais complique l’expectoration.

Le lavage bronchoalvéolaire, réalisé sous anesthésie, permet d’explorer les petites voies respiratoires à l’aide d’un endoscope. Cette technique offre une meilleure visualisation des lésions pulmonaires et permet un prélèvement précis des sécrétions.

Mécanisme de la pneumonie par aspiration

Lorsqu’un chat régurgite ou vomit, du contenu digestif peut pénétrer dans ses voies respiratoires. Ce matériel, souvent irritant et parfois caustique, entraîne une pneumonie par aspiration.

Évolution de la maladie
  • Phase initiale (0-6 heures après l’aspiration) : les tissus pulmonaires sont endommagés, entraînant une inflammation immédiate, une hémorragie pulmonaire et une accumulation de mucus.
  • Phase inflammatoire (4 à 48 heures après l’aspiration) : l’inflammation se propage, aggravant les lésions et provoquant un affaissement de certaines zones pulmonaires.
  • Phase infectieuse : si des bactéries colonisent les poumons, l’inflammation évolue en pneumonie. Ces bactéries proviennent souvent de la flore buccale de l’animal.
Symptômes observés

Un chat atteint de pneumonie par aspiration peut présenter :

  • Régurgitation ou vomissements
  • Toux persistante
  • Halètements ou difficulté respiratoire
  • Fatigue et perte d’appétit
  • Fièvre et augmentation de la fréquence respiratoire
  • Bruits anormaux à l’auscultation pulmonaire (mais parfois aucun signe détectable)

Facteurs de risque

Certaines situations augmentent le risque de pneumonie par aspiration, notamment :

  • Anesthésie ou sédation profonde
  • Maladies neurologiques affectant l’œsophage ou le pharynx
  • Convulsions ou traumatismes crâniens
  • Alimentation par sonde gastrique
  • Anxiété ou douleur induisant des vomissements fréquents

Le jeûne préopératoire permet de réduire ce risque lors d’une anesthésie.

Traitement de la pneumonie par aspiration

Antibiothérapie

Dans l’attente des résultats de culture, un traitement antibiotique à large spectre est instauré. Si l’état de l’animal est critique, les antibiotiques sont d’abord administrés par injection avant d’être poursuivis par voie orale dès que possible.

Hydratation et soutien respiratoire

Les chats atteints de pneumonie sont souvent déshydratés en raison de la fièvre et de la production excessive de mucus. L’administration de fluides intraveineux est essentielle pour compenser ces pertes et rendre les sécrétions pulmonaires plus fluides. Cependant, une surveillance étroite est nécessaire, car un excès de liquides peut provoquer un œdème pulmonaire.

Techniques pour faciliter l’expectoration
  • Nébulisation : l’inhalation de vapeur saline humidifie les sécrétions pulmonaires et facilite leur élimination. Des antibiotiques peuvent être ajoutés à la solution.
  • Coupage thoracique : en tapotant doucement la cage thoracique avec les mains en forme de cuillère, on mobilise les sécrétions pour favoriser leur évacuation.
  • Mobilisation du patient : encourager la marche ou changer régulièrement sa position aide à prévenir l’accumulation de mucus.
  • Mucolytiques : ces médicaments fluidifient le mucus et réduisent l’inflammation pulmonaire.
Bronchodilatateurs : à utiliser avec prudence

Les bronchodilatateurs ouvrent les voies respiratoires et facilitent l’élimination des sécrétions. Cependant, ils peuvent supprimer le réflexe de toux, permettant aux bactéries de se propager plus profondément dans les poumons. Leur utilisation est donc limitée aux cas spécifiques et déconseillée chez les animaux souffrant de maladies cardiaques.

Oxygénothérapie

Si l’animal présente une détresse respiratoire, une oxygénothérapie est mise en place. Elle peut être administrée par cage à oxygène, canule nasale ou masque. En cas d’insuffisance sévère, une ventilation assistée peut être nécessaire.

Surveillance et suivi post-traitement

Un suivi rigoureux est essentiel pour surveiller l’évolution de l’animal et ajuster le traitement. Une inflammation pulmonaire excessive peut entraîner des complications touchant d’autres organes, comme le foie et les reins (syndrome de réponse inflammatoire systémique). Un suivi régulier des paramètres vitaux et des analyses sanguines permet de détecter toute détérioration.

Lorsque l’animal est stable, la médication orale remplace les traitements injectables. Le congé est envisagé lorsque l’animal respire normalement, maintient un bon niveau d’oxygène sans assistance et recommence à s’alimenter. Les radiographies doivent être répétées toutes les deux semaines jusqu’à la disparition complète des lésions. Les antibiotiques doivent être poursuivis pendant au moins 3 à 4 semaines et prolongés d’une à deux semaines après la résolution des anomalies radiographiques pour éviter toute rechute.

Avec une prise en charge rapide et appropriée, le pronostic reste réservé à bon. Une vigilance accrue et un suivi vétérinaire régulier sont les clés pour assurer une récupération optimale.

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