Qu’est-ce que le pyomètre chez la chatte?

Le pyomètre chez la chatte est une infection grave de l’utérus caractérisée par une accumulation de pus dans la cavité utérine. Cette affection survient généralement 2 à 10 semaines après la fin des chaleurs en raison d’une exposition prolongée à la progestérone, une hormone qui prépare l’utérus à la gestation. Lorsque l’utérus subit ces changements hormonaux répétés, il devient plus vulnérable aux infections bactériennes secondaires.

Les chattes non stérilisées sont les plus à risque, et bien que cette maladie puisse apparaître à tout âge après la puberté, elle est plus fréquente chez les chattes de plus de 7 ans.

Quels sont les facteurs de risque du pyomètre chez la chatte?

Certains éléments augmentent le risque de pyomètre, notamment :

• L’âge avancé, qui accroît la fragilité de l’utérus.
• Les traitements hormonaux, notamment les injections de progestérone pour bloquer les chaleurs.
• Les cycles œstraux répétés, qui exposent l’utérus à une stimulation hormonale excessive.
• Les infections bactériennes ascendantes, remontant depuis la vulve jusqu’à l’utérus.
• Un antécédent de mise bas ou d’interruption de gestation, pouvant fragiliser la muqueuse utérine.

Quels sont les symptômes du pyomètre chez la chatte?

Les signes cliniques du pyomètre varient selon qu’il s’agisse d’un pyomètre ouvert (avec écoulements visibles) ou fermé (sans écoulements, plus dangereux).

Les symptômes les plus fréquents incluent :

• Léthargie et perte d’appétit, la chatte devient moins active et mange peu.
• Vomissements et déshydratation, traduisant une infection avancée.
• Augmentation de la soif et des mictions, signe fréquent d’atteinte rénale secondaire.
• Écoulement vulvaire purulent, en cas de pyomètre ouvert.
• Distension abdominale, due à l’accumulation de pus dans l’utérus.
• Fièvre et inconfort abdominal, pouvant indiquer une infection avancée.

Si le pyomètre n’est pas traité rapidement, il peut entraîner une septicémie, une insuffisance rénale, des troubles de la coagulation, et dans les cas graves, la mort de l’animal.

Comment diagnostiquer le pyomètre chez la chatte?

Le vétérinaire utilisera plusieurs examens pour confirmer le diagnostic :

• Un examen physique, en palpant l’abdomen et en vérifiant l’état général.
• Des analyses sanguines, pour détecter des marqueurs d’infection et évaluer la fonction rénale.
• Une échographie abdominale, permettant de visualiser l’utérus dilaté et de différencier un pyomètre d’autres conditions (gestation, tumeur, métrite).
• Une radiographie, parfois utilisée pour confirmer la présence d’un utérus anormalement distendu.

Quels sont les traitements du pyomètre chez la chatte?

Le traitement dépend de l’état de l’animal et du stade de l’infection.

Traitement chirurgical : l’ovariohystérectomie

La solution la plus efficace et la plus sûre est l’ovariohystérectomie, qui consiste à retirer l’utérus et les ovaires. Cette chirurgie permet :

• D’éliminer définitivement l’infection.
• D’éviter toute récidive, puisque l’utérus est retiré.
• De stabiliser rapidement l’état de la chatte.

Avant l’opération, la chatte reçoit :

• Une fluidothérapie intraveineuse, pour prévenir la déshydratation.
• Une antibiothérapie, afin de contrôler l’infection.
• Un traitement antidouleur, pour assurer son confort.

Traitement médical : une alternative à haut risque

Si la chatte est une reproductrice précieuse et que le pyomètre est ouvert, un traitement médical à base de prostaglandines peut être tenté pour évacuer le pus sans chirurgie. Cependant, cette option est :

• Peu recommandée, en raison du risque élevé de récidive.
• Nécessite une surveillance vétérinaire stricte, avec échographie tous les 2 jours pour suivre l’évolution.

Hospitalisation et suivi post-opératoire

Qu’elle soit traitée chirurgicalement ou médicalement, une hospitalisation est généralement nécessaire afin de :

• Surveiller l’évolution de l’infection.
• Contrôler la fonction rénale et hépatique à l’aide d’analyses sanguines.
• Administrer des antibiotiques et des antidouleurs en continu.

Comment prévenir le pyomètre chez la chatte?

La meilleure façon de prévenir le pyomètre est de faire stériliser la chatte avant ses premières chaleurs ou dès qu’elle n’est plus destinée à la reproduction.

Les avantages de la stérilisation incluent :

• Une élimination totale du risque de pyomètre.
• Une réduction du risque de tumeurs mammaires.
• Un contrôle des comportements liés aux chaleurs (miaulements excessifs, marquage, fugues).

Conclusion

Le pyomètre est une affection grave qui peut rapidement mettre en danger la vie d’une chatte non stérilisée. Un diagnostic précoce et une intervention rapide sont essentiels pour assurer la survie de l’animal. La meilleure prévention reste la stérilisation, qui élimine totalement le risque de cette maladie. Si votre chatte présente des symptômes inhabituels après ses chaleurs, consultez rapidement un vétérinaire pour éviter toute complication.