Qu’est-ce que la pneumonie par aspiration chez le chien?
Lorsqu’un chien régurgite ou vomit, il peut accidentellement inhaler du contenu digestif dans ses voies respiratoires. Ce matériel, souvent irritant et parfois caustique, peut provoquer une pneumonie par aspiration chez le chien, une affection pulmonaire sérieuse nécessitant une prise en charge rapide.
Les étapes du développement de la pneumonie par aspiration
- Phase initiale (immédiate) : Le contenu aspiré endommage les tissus pulmonaires et les vaisseaux sanguins. Il déclenche une réaction inflammatoire, causant la mort des cellules pulmonaires, la fermeture des bronchioles, une hémorragie pulmonaire et une accumulation de mucus et d’œdème.
- Phase inflammatoire (4 à 6 heures après l’aspiration, durant 12 à 48 heures) : L’inflammation aggrave les dommages, rendant la respiration plus difficile.
- Transition vers une infection pulmonaire : Si des bactéries colonisent les voies respiratoires, une pneumonie infectieuse peut s’installer. Ces bactéries proviennent souvent de la flore buccale du chien.

Symptômes de la pneumonie par aspiration
Un chien souffrant de cette maladie peut présenter plusieurs signes cliniques, notamment :
- Régurgitation fréquente
- Toux persistante
- Halètement ou difficulté respiratoire
- Abattement et perte d’appétit
- Fièvre (parfois absente)
- Augmentation de la fréquence respiratoire
- Bruits pulmonaires anormaux à l’auscultation
Facteurs de risque favorisant l’aspiration
Le risque d’aspiration est plus élevé dans certaines situations, notamment :
- Anesthésie ou forte sédation
- Troubles neurologiques affectant l’œsophage ou le pharynx
- Convulsions ou traumatisme crânien
- Alimentation par sonde gastrique
- Douleur, anxiété, vomissements ou régurgitation
- Chien de type brachycéphale
Un jeûne préalable avant une anesthésie permet de réduire ce risque.
Diagnostic de la pneumonie par aspiration
L’évaluation du chien repose sur plusieurs examens :
- Analyse de l’historique médical et des symptômes observés
- Radiographies pulmonaires, révélant des lésions aux lobes antérieurs
- Analyses sanguines pouvant montrer des signes d’infection
- Culture microbienne des sécrétions pulmonaires via un lavage trachéal ou bronchoalvéolaire
Traitement de la pneumonie par aspiration chez le chien
- Antibiothérapie : Un traitement à large spectre est initié en attendant les résultats de culture. Si nécessaire, il est ajusté en fonction des bactéries identifiées.
- Hydratation : Les solutés IV compensent la déshydratation et aident à liquéfier les sécrétions, tout en surveillant le risque d’œdème pulmonaire.
- Aide à l’expectoration :
- Nébulisation : Inhalation de vapeur saline pour fluidifier le mucus.
- Coupage : Tapotements thoraciques pour mobiliser les sécrétions.
- Changements de position toutes les 4 heures pour éviter la stase des sécrétions.
- Médicaments supplémentaires :
- Mucolytiques : Réduisent la viscosité du mucus.
- Bronchodilatateurs (controversés) : Peuvent faciliter l’expulsion des sécrétions mais présentent des risques.
- Oxygénothérapie : En cas de détresse respiratoire, un apport en oxygène est nécessaire, voire une ventilation mécanique dans les cas critiques.
Pronostic
Une surveillance étroite du chien est essentielle pour suivre l’évolution de la maladie. Des complications systémiques, comme des atteintes au foie et aux reins, peuvent survenir. Le suivi comprend :
- Surveillance des signes vitaux
- Mesure du taux d’oxygène dans le sang
- Analyses sanguines pour évaluer les organes vitaux
Le traitement antibiotique est poursuivi 3 à 4 semaines et jusqu’à 1 à 2 semaines après la disparition des lésions radiographiques. Le pronostic varie de réservé à bon selon la gravité initiale et la réponse au traitement.