Qu’est-ce que le mégaoesophage?
Le mégaoesophage chez le chien et le chat se caractérise par une dilatation de l’œsophage et une diminution du péristaltisme, c’est-à-dire la capacité de l’œsophage à acheminer correctement la nourriture vers l’estomac. Cette affection touche principalement les chiens et plus rarement les chats.
En conséquence, l’animal régurgite sa nourriture et ne parvient pas à absorber suffisamment de calories, ce qui entraîne une perte de poids progressive. De plus, le mégaoesophage expose l’animal à des complications, notamment la pneumonie par aspiration, qui se manifeste par une toux persistante et une mauvaise haleine due aux régurgitations répétées.
Causes du mégaoesophage
Le mégaoesophage chez le chien et le chat peut être congénital (présent dès la naissance) ou acquis (développé plus tard). Lorsqu’il est idiopathique, aucune cause sous-jacente n’est identifiée.
Mégaoesophage congénital
- Retard de maturation de la motilité de l’œsophage (peut s’améliorer avec l’âge)
- Myasthénie grave congénitale (maladie neuromusculaire héréditaire)
- Prédisposition familiale chez certaines races de chiens et chez le chat Siamois
Mégaoesophage acquis
- Dysfonctionnement neurologique affectant l’influx nerveux de l’œsophage
- Maladies neuromusculaires (myasthénie grave, polynévrite)
- Maladies hormonales (hypothyroïdie, maladie d’Addison)
- Maladies gastro-intestinales (reflux gastro-oesophagien, obstruction)
- Causes toxiques (empoisonnement au plomb, botulisme)
- Causes tumorales (thymome, tumeurs œsophagiennes)
Diagnostic du mégaoesophage
Le diagnostic repose sur plusieurs examens :
- Radiographie thoracique : visualisation de l’œsophage dilaté, accumulation de nourriture ou d’air.
- Radiographie avec baryum : permet de mieux observer l’œsophage et de confirmer la dilatation.
- Fluoroscopie : radiographie en mouvement évaluant la motilité œsophagienne.
- Endoscopie : identification d’une obstruction, d’une stricture ou d’un reflux oesophagien.
- Analyses sanguines et urinaires : recherche de maladies sous-jacentes.
Traitement et Gestion du mégaoesophage
Si le mégaoesophage est idiopathique, le traitement vise à :
- Rendre l’animal confortable
- Optimiser son alimentation
- Prévenir les complications
Alimentation adaptée
- Offrir des repas fréquents en petites portions riches en calories
- Placer l’animal en position surélevée (à l’aide d’une chaire de Bailey)
- Utiliser des textures alimentaires modifiées (broyées, liquéfiées)
- En cas de régurgitations incontrôlées, envisager une sonde gastrique
Traitement des complications
- Pneumonie par aspiration : antibiotiques ciblés selon les cultures des sécrétions pulmonaires.
- Oesophagite : protecteurs de muqueuse et anti-acides pour réduire l’inflammation.
- Médicaments prokinétiques : stimulent la motilité oesophagienne dans certains cas.
Si le mégaoesophage est secondaire à une autre maladie, le traitement de la cause sous-jacente est indispensable.
Pronostic du mégaoesophage
Le pronostic varie selon la cause et l’état général de l’animal.
- Mégaoesophage congénital : souvent défavorable, mais peut s’améliorer avec l’âge.
- Mégaoesophage secondaire à une maladie sous-jacente : réserve prédictive selon la condition traitée.
- Myasthénie grave congénitale : pronostic sombre en raison des pneumonies répétées.
- Myasthénie grave acquise : si diagnostiquée et traitée précocement, des cas de rémission sont possibles après 6 mois.
Surveillance vétérinaire régulière et adaptation de l’alimentation sont essentielles pour offrir une meilleure qualité de vie aux animaux atteints.
